BE-Alert lors de l’attentat du 16 octobre
Lors d'une situation d'urgence, les autorités prennent diverses mesures pour gérer la crise. L'information de la population est également un élément important de cette gestion de crise notamment pour transmettre des directives afin d’assurer la sécurité des citoyens.
BE-Alert est un système de diffusion de messages qui permet d’informer rapidement, par sms, appel vocal ou email, soit les personnes inscrites à BE-Alert, soit les personnes se trouvant dans la zone géographique touchée par une situation d’urgence. Avec BE-Alert, les autorités peuvent donc alerter rapidement la population concernée pour lui donner les recommandations nécessaires telles que se mettre à l'abri, suivre les canaux d'information officiels, ne pas se déplacer,…
BE-alert n'a ainsi pas pour but premier d'informer d'un incident mais bien d'informer les citoyens concernés, des actions à entreprendre, déterminées par les services de secours et de police, pour assurer leur sécurité.
Rien qu'en 2023, 580 campagnes d'alertes ont été réalisées par des autorités lors de situations d'urgence en Belgique.
Pourquoi les autorités n’ont pas eu recours au système BE-Alert les 16 et 17 octobre ?
Lors d’une situation d'urgence, le Centre de crise National va analyser la masse des éléments d’information dont dispose la population que ce soit via les médias, médias sociaux,... afin d’avoir une image de la perception de la situation par les citoyens et de leurs besoins d'information qui subsistent.
C'est en croisant d’une part cette perception et d’autre part, le contexte, les faits et les actions entreprises, que les autorités détermineront une stratégie de communication de crise.
Sur base des besoins d’information et des éventuelles directives à transmettre aux citoyens, les autorités vont définir les messages, le ou les publics-cibles et les canaux adéquats afin de les atteindre. Souvent cela se traduira par une approche multicanale adaptée.
Dans le cas de l’attentat terroriste du lundi soir 16 octobre, après analyse de la perception et du contexte et sur base des éléments à communiquer, il a été décidé de ne pas envoyer un sms au million deux cent mille personnes présentes sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale cette nuit là.
Les Autorités ont privilégié mettre en place la stratégie de communication suivante :
- Une communication de masse en recourant aux nombreux contacts avec les médias et en utilisant les propres canaux des différentes autorités impliquées: sites web et médias sociaux (Facebook et X), largement suivis et relayés.
- La transmission systématique des communications du Centre de crise National à l'agence de presse Belga, ce qui signifie que ces communications sont également reprises très rapidement par l’ensemble des médias.
- En ce qui concerne le public-cible particulier que constituait les dizaines de milliers de supporters présents au Stade Roi Baudouin, diffuser les directives des autorités via les haut-parleur du stade a été jugée la manière la plus efficace de les informer. La police de Bruxelles a pu en concertation avec le gestionnaire du stade, transmettre régulièrement une information aux personnes présentes.
Un élément supplémentaire qui a été pris en compte lors de la décision de ne pas utiliser BE-Alert est le fait que cela allait alerter un grand nombre supplémentaire de personnes sans qu’il soit attendu d’actions immédiates et concrètes, avec des conséquences potentielles pour les services de secours ou de police (réactions paniques, encombrement des numéros d’urgence,…).
Le 17 octobre au petit matin, l’utilisation de BE-Alert a également été évaluée. Là encore, il n’a pas été jugé opportun d'atteindre la population par ce biais. Il en aurait été autrement, si, par exemple, les autorités avaient dû communiquer comme mesure, une demande expresse de rester chez soi ou de ne pas se rendre à Bruxelles.
Quoi qu'il en soit, il est certain que la réflexion sur l'utilisation ou non de BE-Alert comme le reste des actions entreprises les 16 et 17 octobre, intégrera le travail d'évaluation que réalise les autorités après chaque gestion de crise.
Plus d'informations sur www.be-alert.be